mercredi 28 septembre 2016

"Songe à la douceur" de Clémentine Beauvais

Ce livre a fait l'unanimité à la rentrée : éblouissant, passionnant, fantastique, génial... et autres synonymes ! Alors du coup, quand il est sorti, je me suis précipitée pour l'acheter, finir le livre que j'étais en train de lire (pour info, il s'agissait du formidable Intérieur nuit de Marisha Pessl, merci Elodie du blog A chacun sa vérité pour ce conseil lecture!!), et commencer cette nouvelle pépite de Clémentine Beauvais!

J'avais déjà eu un énorme coup de cœur pour son roman les Petites Reines, que j'avais chroniqué l'année dernière, c'est donc en toute confiance que j'ai commencé la lecture de Songe à la douceur! Et bien sûr, je n 'ai pas du tout été déçue! 

Inspiré du roman en prose de Pouchkine, Eugène Onéguine, Songe à la douceur, raconte l'histoire de deux adolescents, Tatiana, 14 ans et Eugène, 17 ans. La sœur de Tatiana, Olga, sort avec Lensky, le meilleur ami d'Eugène chez qui Eugène vient passer l'été. Comme il n'y a rien d'autre à faire, Eugène accompagne son ami chez Olga où il rencontre Tatiana. Pendant que les deux tourtereaux sont à l'étage, Tatiana et Eugène discutent dans le jardin, histoire de passer le temps. Très vite, Tatiana tombe amoureuse d'Eugène et lui avoue son amour. Celui-ci est jeune, imbu de lui-même et croit tout savoir de l'amour et de la vie. Il la rejette, puis un drame les sépare définitivement. Dix ans après, ils se croisent à nouveau, cette fois à Paris dans le métro. Pour l'un, comme pour l'autre, c'est un vrai chamboulement, car le temps a passé et celui des certitudes de l'adolescence aussi. 

Cette histoire d'amour semble d'abord assez classique, mais Clémentine Beauvais n'a pas peur de la difficulté, et ce qui rend ce roman si particulier, si fort et si intéressant, c'est (entre autres) la manière dont il est écrit : en vers libres ! La plume de Clémentine Beauvais fait de nouveau mouche, chaque ligne est magnifique, et invite à la lecture à voix haute. Si les rimes peuvent perturber la lecture au début (car il faut bien le reconnaître, c'est assez inhabituel de lire des romans en vers), on se laisse vite emporter par le rythme et la musicalité de chaque page, par les images fortes ainsi que par les jeux typographiques qui se dessinent sous la plume de l'auteure

Outre cette dimension profondément poétique, ce roman d'amour est aussi une réussite car il parvient à nous faire vivre une épopée sentimentale en moins de 300 pages: amitié, doutes, dilemmes, regrets, désir, trahison... Toutes les étapes de l'amour et de la passion sont écrites avec tellement de justesse dans toutes leurs complexités, que très souvent je pensais "Mais oui! C'est exactement ça!". Il y a dans cette histoire, et surtout dans les phrases de Clémentine Beauvais, de l'universalité. Tout le monde y entendra résonner une part de sa propre histoire. C'est beau, puissant, vraiment drôle parfois, et aussi terriblement addictif! Merci Clémentine Beauvais pour cet (encore une fois) excellent moment de lecture!


Songe à la douceur, Clémentine Beauvais, Sarbacane, "Exprim'", 2016

1 commentaire:

  1. Anonyme12:34

    Je vois ce roman de partout en ce moment et je dois bien avouer que j'espère pouvoir le découvrir aussi car il me tente énormément ! Comme toi, j'avais adoré Les petites reines et j'espère bien aimer autant que toi ce nouveau roman de Clémentine Beauvais.

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