mercredi 22 août 2012

"Rien", Janne Teller, éditions du Panama, 2007


Derrière ce drôle de titre se cache l’histoire d’une classe de 4ème d’un collège danois, bouleversée par le départ inopiné d’un de leur camarade de classe, Pierre Anthon. Un jour, celui-ci décide tout simplement de quitter le cours et de ne plus jamais revenir. La raison ? Pour lui, rien ne signifie rien. L’école, la vie, la mort... Rien. « La vie n’est qu’un jeu qui consiste à exceller dans l’art de faire semblant et d’y être précisément le meilleur », d’après lui. Toute la classe est chamboulée par son départ et par ses paroles. D’autant que Pierre Anthon est loin de se faire oublier puisqu’il a élu domicile dans un prunier près de l’école. De là, il peut balancer à qui ne veut pas l’entendre, ses maximes nihilistes : « Et pourquoi est-ce si important d’apprendre à dire merci, et de rien, et bonjour, et comment allez-vous, quand bientôt aucun d’entre nous n’ira plus nulle part… »
Pour échapper à ce néant qui les guette, toute la classe décide de prouver à Pierre Anthon que la vie a un sens. Chose délicate et surtout intangible. Mais pas pour eux…
L’histoire est racontée par Agnès, une élève de la classe. Elle décrit ce que représente « la signification » pour chaque enfant, jusqu’à ce que tout dégénère. On suit donc le cheminement de cette tragédie à travers son regard. Un regard détaché, presque médical, sans jugement de valeurs sur ces évènements mais qui explique comment le doute et l’aspiration au néant s’insinuent progressivement en chacun.
Jusqu’à la folie. Et ça fait froid dans le dos ! Par certains côtés, ce livre m’a fait penser à Sa Majesté des mouches de William Golding, ou comment les enfants entre eux sont capables du pire pour survivre. Un Rien qui n’est pas rien !